Comment voir l’étrangeté dans un parc urbain ? Les photos de Jacques Beun montrent les images créées par les reflets de la verrière du Parc du Thabor à Rennes. Le résultat est un dépaysement total, un jeu sur les cadres (avec beaucoup d’attention aux perspectives), les transparences, une contrebande de lumières qui confond les plans de vision, déplace les façades, des arbres, les promeneurs… Ses images ont des esthétiques qui diffèrent, parfois avec des accents romantiques, ou psychédéliques, ou pop… Intitulée La forme du regard, cette série a fait l’objet d’un beau livre édité en 2018 et de plusieurs expositions, notamment aux Jardins du Thabor. Jacques Beun y continue ses recherches qui intriguent les photographes surpris de voir comment il juxtapose autant de plans avec netteté, sans « trucage », brouillant les effets de réalité. C’est aussi un défi au promeneur, amateur de jardins ou publics ou autres, invité à débusquer des images inédites dans l’espace qui l’entoure et à douter de la réalité. Né en 1959 à Brest, Jacques Beun vit à Rennes. De 1982 à 2009, il a dirigé un laboratoire de développement photographique à Brest puis à Rennes. Il se spécialise ensuite dans la macrophotographie végétale. C’est en 2013 qu’il s’est lancé dans l’exploration du Thabor, dans un esprit reportage, à différentes saisons. L’exposition à la galerie Les Bigotes (lieu patrimonial de la Ville de Vannes, au centre-ville), est organisée par l’association de photographes amateurs Club Contraste.