Une exposition à l'écomusée de la Bintinais, à Rennes

A l’heure de la réalité virtuelle immersive, c’est une curieuse approche « vintage » que propose l’écomusée de La Bintinais (Rennes Métropole) depuis le 4 décembre, avec l’exposition La nature pour modèle. Elle montre comment, à partir de la révolution scientifique de la Renaissance, des premières dissections, l’apprentissage dans les sciences a utilisé des modèles de plus en plus précis, fabriqués pour enseigner la zoologie, la zootechnie et la botanique. Ces maquettes étaient d’abord en ivoire, en cire, puis en papier mâché, avant les résines plastiques. Elles étaient constituées d’éléments emboitables qui permettaient d’étudier les différentes « couches » de la « mécanique » du vivant. C’est ainsi qu’au milieu du 19è siècle, Louis Auzoux crée un modèle pédagogique de hanneton, un coléoptère reconnaissable à ses élytres bruns et ses antennes, douze fois plus grand que nature. Alors que leur usage est désormais révolu dans l’enseignement – l’entreprise Auzoux qui en fabriquait perdurera jusqu’en 2002 en diversifiant ses activités avec moins de réussite – ces mannequins et maquettes ressortent des réserves depuis une quinzaine d’années et deviennent des objets de collection, parfois très prisés. Par la précision des détails, les couleurs, les partis pris fonctionnels, ces maquettes fabriquées par des maisons comme Auzoux et Brendel sont devenues des sources d’inspirations pour des artistes actuels. Ces pièces évoquent aussi curieusement les représentations dites « rayon X » de certaines civilisations totémiques d’Australie où des peintures faisaient figurer l’intérieur d’animaux ou d’humains. L’introduction actuelle de ces maquettes dans le champ de l’art ouvre un grand nombre de questions sur le rapport de la société à l’animal, la plante… et leur représentation.

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