René-Guy Cadou, en dépit d’une vie brève (1920-1951), est un poète plus célèbre qu’Hélène, son épouse, disparue en 2014 qui est connue surtout comme promotrice de l’œuvre de son mari. Hélène Laurent, fille d’instituteurs nantais née en 1922, écrivait aussi déjà de la poésie quand ils se sont rencontrés pendant la guerre. L’exposition consacrée aux Cadou à la médiathèque Jacques Demy de Nantes, lui rend justice et montre comment, après avoir inspiré son mari (Hélène ou le règne végétal), Hélène fut inspirée à son tour par René-Guy : « La mort est une thématique très présente dans leur œuvre, à travers la guerre puis la maladie et la disparition de l’être aimé », expose Marion Chaigne, responsable du service patrimoine à la Bibliothèque municipale de Nantes qui conserve les archives des Cadou léguées par Hélène à la Ville. Mathilde Labbé, commissaire scientifique de l’exposition, est maîtresse de conférences à l’Université de Nantes. Elle publie, le 22 février, Je demeure ta voix retenue : Hélène et René Guy Cadou (éditions Joca Seria), un livre qui propose de cesser de voir en Hélène une muse et préfère la lire « en liaison » avec René Guy. Il replace aussi leur œuvre dans l’histoire du lyrisme au XXe siècle. Le 3 mars, les éditions Bruno Doucey feront paraître deux recueils d’inédits : Et le soleil m’est rendu, de René-Guy Cadou (44 inédits) et J’ai le soleil à vivre, d’Hélène Cadou (une centaine de poèmes inédits). La Bibiothèque de Nantes propose également un programme lié à l’exposition.