En 2006 sortait Elle s’appelait Sarah, le huitième roman de Tatiana de Rosnay. Le livre a été traduit dans 38 langues et s’est vendu à plus de deux millions d’exemplaires à travers le monde. Un succès largement mérité tant cette histoire est sensible et touchante. L’auteure y raconte le destin de Sarah, une fillette de dix ans, d’origine juive, qui, en juillet 1942, est arrêtée à Paris, avec ses parents au beau milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.

En mai 2002, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Elle va ainsi croiser le chemin de Sarah et sa vie va s’en trouver bouleversée. De ce récit mariant passé et présent, mémoire et futur, le scénariste malouin Pascal Bresson a tiré un scénario d’une justesse rare. Adapter une œuvre littéraire n’est jamais évident, mais force est de reconnaître que l’auteur breton s’en est tiré à merveille. Il faut dire que Pascal Bresson aime les histoires ancrées dans la réalité comme le montre les différents ouvrages qu’il a publiés, que ce soit Bugaled Breizh, 37 secondes (avec Erwan Le Saëc, éditions Locus Solus) ou Simone Veil : L’immortelle (avec Hervé Duphot, éditions MARAbulles). Elle s’appelait Sarah le prouve une nouvelle fois, le scénariste parvenant, malgré les contraintes narratives inhérentes à la BD, à conserver toute la dimension émotionnelle de l’histoire de Tatiana de Rosnay. Il est aidé, en cela, par les dessins de Horne, qui, utilisant avec une grande intelligence la bichromie et jouant avec habilité sur l’expressivité des personnages, contribuent grandement à la réussite de cet album, dont la lecture est hautement recommandée. Surtout en ces temps troubles… Erwan Bargain

Elle s’appelait Sarah (nouvelle édition). Scénario : Pascal Bresson d’après le roman de Tatiana de Rosnay. Dessins : Horne. Editions MARAbulles, 208 pages, 19,95€.