Spoken words et rock rageur

Arion Rufus

Comme un bon western, un bon disque de rock s’apprécie au premier degré à son énergie, mais encore (parce que l’âge avance), par ses références. Dehors c’était la nuit, l’album des Finistériens d’Arion Rufus, remplit parfaitement le contrat. Ici, ni fioriture, ni ravalement numérique, la guitare cisaille et la caisse claire sonne creux comme dans le garage. Et c’est aussi une promenade dans l’histoire du rock rebelle. On écoute et on se souvient des Kinks, des émois ressentis aux premiers Clash… Se posent là-dessus les textes parlés-chantés d’Erwan Bargain, une poésie virile, révoltée ou amoureuse, parfois rimée, impudique, à jamais adolescente, même si la voix est patinée. Le groupe Arion Rufus tire son nom de la dénomination latine de la limace, l’irréductible loche qui dévore les choux. C’est une nouvelle formation composée de Florent Jacques (basse), Jean-Marc Le Pape (guitares), Jérôme Le Pape (batterie) et Erwan Bargain (voix). Avant cela, Erwan Bargain et Florent Jacques jouaient dans le groupe de jazz-spoken word e-Sens qui s’est séparé après l’enregistrement d’un troisième album resté inédit. Changement de cap musical donc, retour au rock et à la rage. (Dehors c’était la nuit, M&O Music, distribution : Differ-Ant)

Le groupe Arion Rufus
Album Dehors c'était la nuit
L'album Dehors, c'était la nuit

Quelques extraits des chansons :

 

« Devant les chiffres, avouons-le, je suis priapique,
inutile de jouer les hypocrites,
je m’en branle que ta boite fasse faillite,
pourvu que les actionnaires et moi on en profite

… »

 

ou,

 

« J’irai comme un cheval fou

piétiner leurs ossuaires

Marie ne priez pas pour nous

car même aux cieux c’est la guerre »

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