Une mer de larmes est le nom du nouvel album de Denez Prigent à paraître le 21 octobre. Il le présentera en avant première le 23 septembre à l’église Saint-Brandan de Lanvellec, là où le disque a été enregistré dans les conditions du live. Après plusieurs albums bercés de sonorités du monde, Denez Prigent revient à la gwerz et choisit plusieurs titres emblématiques du répertoire traditionnel breton à commencer par Marv eo ma mestrez, Iwan Gamus et E ti Eliz Iza. Il y adjoint deux de ses propres compositions déjà entendues sur d’autres albums, Kanañ a ran, Naonegezh Kiev. On devine que l’ensemble n’explose pas de gaité. Mais, comme le dit Denez Prigent, lamentations et larmes aident à surmonter la douleur ou l’oppression. De plus l’orchestration très travaillée confère un écrin à cette tristesse. Elle est signée Mathilde Chevrel (violoncelle), Cyrille Bonneau (duduk, saxophone, cornemuse, veuze), Jonathan Dour (violon et alto), Jean-Baptiste Henry (bandonéon), Antoine Lahay (guitare et charango). S’y ajoute la participation des enfants de la Maîtrise de Saint-Brieuc. La voix elle-même de Denez Prigent, avec sa profondeur de timbre, sa richesse d’intonations une diction un peu lourde, installe une théâtralité bienvenue face à de telles tragédies et aide à prêter attention. Les dernières mesures a capella d’Iwan Gamus, dans l’écho de la chapelle, ne manqueront pas d’arracher des frissons. Ce velours facilitera aussi l’écoute aux publics non habitués à l’âpreté de la gwerz. L’album sonne, dès la première écoute, comme un classique de référence de musique bretonne.