Publication en breton

Un jour d’octobre 1937, un chalutier basque en panne de moteur vient s’échouer près de Penmarc’h. A son bord une centaine de combattants républicains espagnols et une vingtaine de femmes et enfants, en fuite devant les troupes de Franco. Sur ce fait-divers réel, Yann Bijer construit un roman avec le personnage du Républicain communiste Antonio Jimenez dont la tête est mise à prix par les franquistes. Craignant d’être renvoyé en Espagne, il s’échappe du traitement réservé aux réfugiés et va se cacher dans ce coin de Bretagne, sans parler breton ni français… Yann Bijer imagine l’aventure d’un militant de la liberté, dans la veine de ce qu’il avait fait avec son roman Bar Abba où il inventait un destin à Barrabas, le « bandit » libéré par Ponce Pilate à la place de Jésus. On retrouve ici la belle fluidité de narration de Yann Bijer, son style très concret et on s’attache à suivre le parcours de ce personnage, tout en suivant les réflexions de l’auteur sur la montée du fascisme au vingtième siècle. Comment donner du sens à sa vie dans de telles circonstances ? 

Ecrivain en langue bretonne, Yann Bijer est né en 1940 au pays Bigouden, où il a vécu ses premières années en breton. Mais c’est seulement à l’âge adulte qu’il a étudié la langue. Il s’est fait connaître par ses livres de contes (Koñchennou ar goelan masklet), ses romans policiers (Dindan daoulagad Meheut) et des romans historiques (Torrebenn). Editions Al Liamm, 250 pages, 14 euros.

Yann Bijer Ar Peñsead