A Lorient, jusqu’au 14 avril 2024. Ces installations d’images numériques à la Galerie du Faouëdic prennent pour modèle la nature, mais ce qui est recherché n’est pas une impression de beauté. Les cinq installations conçues par Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix ont plutôt pour effet de questionner la manipulation numérique de l’image ou comment de nouvelles techniques modifient les points de vue sur l’espace. Des cinq propositions, la plus frappante est Terrarium. Le spectateur est immergé entre trois grands écrans où la caméra évolue dans une forêt artificielle, entre mousses, troncs d’arbres et feuilles, dans une boucle visuelle sans fin. L’image se voudrait réaliste, mais elle est imparfaite, pixelisée, avec des effets 3D qui évoquent le jeu vidéo ou les démonstrations virtuelles à usage commercial. La bande son diffuse des chants d’oiseaux, mais aucun oiseau ne vole et nul vent n’agite les feuilles. La technique, jouant avec notre perception, produit une abstraction. Plus que les peintures classiques du paysage ? Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix approfondissent ici une exposition présentée il y a deux ans au musée des beaux-arts La Cohue, à Vannes. Tous deux sont d’anciens étudiants de l’EESAB Lorient, engagés dans l’exploration des relations entre les technologies et notre compréhension du monde.