Peintre installé à Auray, Thierry Le Baill expose des tableaux récents à l’Ampélographe, une cave qui aime les vins naturels et brise la morosité de la zone de Toul-Garros par son intérêt pour les arts. Ce qui frappe d’abord chez Thierry Le Baill ce sont les huiles qui dégagent une impression de liberté, de grand espace. Toutes ces nuances de bleus ne sont pas domestiquées, elles sont captées dans l’instant du tableau comme la lumière sur une photo, se fissurant déjà pour laisser apparaître d’autres lueurs. Le paysage est actif comme une intention, une ligne brisée qui traverse les fondus de rouge au bleu, suggérant une terre, une falaise. Les encres sur papier déclinent cette volonté de saisir des fantômes de réalité, fractures sanguines sur le blanc. Thierry Le Baill réussit à restituer l’énergie qu’il puise dans ses observations de la nature, libéré des repères figuratifs. On est à la limite du cosmique, et pourtant, il n’y a pas de doute, ce sont des images de la terre. Né en 1962, Thierry Le Baill est aussi photographe. Il a publié en 2012 le livre de photos Belle-Ile sauvage. Ses récentes expositions : aux Ateliers du Faoüet en août, à  Naxos (Grèce, Petalouda Art Gallery), à Tokyo (Galerie çabon).