Les Passagers du sable, de Simon Pausanias,
à Clohars-Carnoët jusqu'au 13 novembre

Quelques semaines avant le premier confinement (mai 2020), Simon Pausanias est descendu pour la première fois sur la plage du Kérou, au Pouldu (Clohars-Carnoët), pour dessiner sur le sable avec un râteau. Depuis, il l’a fait 300 fois. Il couvre la plage à marée basse d’immenses figures. Il y évolue a pas rapides pour ne pas perdre de temps. Il commence une heure avant la basse mer et tout doit être fini une heure après, photos prises depuis le haut de la falaise, avant que la mer n’efface tout. Des gens le regardent évoluer d’en haut. Sans formation aux arts graphiques, il dit s’inspirer de la pratique musicale, il laisse un thème guider une improvisation, risque l’erreur et si, elle survient, fait évoluer le thème. Il dessine des motifs primitifs, sans s’occuper de références, démarre généralement d’une figure animale ou humaine simplifiée et brode autour, sans plan, sans vision d’ensemble, guidé par le mouvement de son corps plus que par une intention visuelle. Les réalisations impressionnent par leur taille, par les kilomètres parcourus pour les tracer, et par l’harmonie globale. Depuis deux ans, il commence à avoir des amateurs réguliers qui commentent ses photos. Ce sont ces images, aux couleurs retravaillées sur ordinateur, que l’on voit à la Chapelle Saint-Jacques. C’est sa première exposition, lui qui commence à être bien suivi sur Facebook. Il n’était pas tellement pressé d’imprimer ces vues. Ce qui compte à ses yeux, c’est le moment de la création plus que la production de tableaux à conserver. Un rapport à la création anti-matérialiste qui touche, surtout quand on va voir la plage après avoir visité l’exposition, beau rivage mais dont le paysage côtier est dévasté par les constructions individuelles. Simon Pausanias vit à Clohars-Carnoët et travaille à la régie de spectacles.