A l’intérieur du centre des des arts de Douarnenez, Simon Augade a conçu un labyrinthe. Les cloisons sont construites avec des déchets de meubles industriels, bouts d’armoires et de portes en panneaux de particules cloutés ou vissés les uns autres jusqu’à plus de deux mètres de hauteur. Chaque cloison est percée pour passer d’une mini pièce à une autre. On se glisse à travers une ouverture déchirée brutalement, comme à la masse, pour trouver une alvéole toute semblable. Pas question de se perdre dans ce circuit, mais d’une de ces cellules à l’autre, on a le temps de considérer les débris du confort domestique contemporain, d’être titillé par les idées de cloisonnement, d’enfermement et de fuite. On se questionne aussi sur l’énergie qu’il a fallu pour construire cette galerie. Pour Simon Augade, cette dimension de performance est essentielle. Lui qui œuvre in situ, sans atelier en propre, évoque la notion d’architecte-bâtisseur, l’effort d’ériger, assembler, cogner, percer… Il participe à ce travail et y associe souvent des scolaires, comme le montre son book qui le voit passer établissement à l’autre. Dans une autre salle du centre des arts sont exposées des maquettes et de grandes photos de ses réalisations passées sur des sites divers (port de Keroman-Lorient, Pont-Scorff, Kerguéhennec, la Cohue à Vannes, le musée du Dauphinois de Grenoble, l’étang de La Bouëxière…). Sur la pelouse, à l’arrière du bâtiment, il a édifié plusieurs structures avec des chutes de bois de construction, évoquant des constructions d’allumettes géantes.

Né en 1987 à Bagnères-de-Bigorre (65), Simon Augade vit et travaille à Lorient où il a étudié. Il a été diplômé en 2011 de l’école supérieure d’art Bretagne. Depuis lors, il a dispersé des structures-installations le plus souvent dans l’espace public un peu partout en Bretagne.

Le Centre des arts André Malraux est ouvert du mercredi au dimanche, de 14h à 18h. Entrée libre.