Le groupe breton Merzhin sort l'album Marche et (c)rêve

Après 25 années de carrière et de tournées, le groupe Merzhin revient plus rageur que jamais avec un huitième album intitulé Marche et (c)rêve. Le groupe le présente comme un « tournant artistique » et on est frappé par ce son lourd lourd, à la limite de la fusion, concocté dans le studio ICP de Bruxelles avec le fameux ingénieur du son londonien Drew Bang. Merzhin est loin de la chanson rock ou punk d’il y a quinze ans et plus près de Metallica. Mais il conserve les bases de son style : une rythmique rock puissante impulsée par la basse de Damien le Bras et la batterie de Jean-Christophe Colliou, des thèmes mélodiques et des structures simples, mais une grande variété d’harmonies et d’orchestrations avec les guitares inventives de Stéphane Omnes et Baptiste Moalic, souvent en arpèges. Et surtout l’apport harmonique de Ludovic Berrou avec la bombarde, la flûte et les saxophones. Les influences bretonnes ou celtiques se font plus discrètes ici, au profit d’une ambiance symphonique, comme dans le titre Sphaera. La voix de Pierre Le Bourdonnec passe du susurrement au feulement ulcéré quand il dénonce le « virus de la haine ». Comme le son, les textes sont sombres, révoltés par la dégradation du monde et l’impuissance à changer sa marche inexorable. Des textes qui ne cherchent pas la complexité intellectuelle (« on marche et rêve de revoir ces jours où nous étions frères »), mais au service de l’efficacité. Le groupe originaire de Landerneau et Brest a gardé sa sincérité rock et tient une série de nouveaux morceaux qui feront mouche sur scène auprès des amateurs de gros son. Après cela, il n’auront plus qu’à tenter un album acoustique !

Concerts en Bretagne : le 28 mai à Plumelec, le 25 juin à Langourla, le 1er juillet à Lampaul-Guimillau, le 8 juillet à Pont-Scorff, le 23 juillet à Braspart.