Pierrick Sorin au Musée d'art de Nantes jusqu'au 1er septembre 2024

Dans le vaste patio du Musée d’arts de Nantes, ce qui frappe, c’est le gigantisme de la scénographie. Les installations de Pierrick Sorin s’insèrent dans de grands blocs qui donnent un caractère monumental aux œuvres. Or, de Pierrick Sorin, on avait le souvenir du bricolo génial, animé par le goût du jeu, l’autofilmage drôlatique et les techniques visuelles où s’entrechoquent vidéos, hologrammes, effets de miroirs, mécaniques d’opéra… Elles sont au rendez-vous, les facéties du Nantais dans l’exposition Faire bonne(s) figure(s). Mais elles semblent faire date, renvoyer à ces récentes décennies où les artistes jonglaient avec les technologies dans un geste moqueur mais encore confiant. Un geste héritier de Jules Verne, même irrévérent. N’est-ce pas ce sentiment de poésie désuète qui fait sourire les visiteurs, à l’heure de la réalité virtuelle immersive, de la génération d’image par intelligence artificielle, de la sixième grande extinction et du bouleversement climatique ? Né en 1960, Pierrick Sorin a été diplômé de l’école des Beaux-arts de Nantes en 1988 et est aujourd’hui l’un des artistes nantais les plus réputés dans le monde. A l’occasion du Voyage à Nantes, il ouvre son atelier (jusqu’au 8 septembre).

Pierrick Sorin