Ce que le vide dessine, les photos de Florence Doutriaux jusqu'au 30 juin

La photographe Florence Doutriaux expose sur les murs de l’ancienne abbaye de Coat-Malouen sous le titre « Ce que le vide dessine ». Le vide est l’image négative qui apparaît entre les nervures de feuilles que Florence Doutriaux a captées, soit avec un appareil argentique, soit en application directe par la technique du cyanotype. Dans ce cas, les images bleutées ont été numérisées pour être exposées sur bâches en grand format en extérieur. Les originaux en format 15×18 sont visibles dans une salle voisine. Aux images sont associés des extraits de poésie de Williame Blake, Virginia Woolf… Elle a voulu capter « la magie qui surgit brièvement dans des instants de fugace harmonie, de ces moments qui me laissent ressentir les liens qui unissent secrètement une poésie et des dentelles de feuilles, une architecture cistercienne et des nuages, la lumière et le silence à une absence ou une présence. » Florence Doutriaux a étudié l’histoire de l’art médiéval à Strasbourg et pratique la photo depuis toute jeune puisqu’elle a commencé dans le laboratoire de son père, lui-même passionné de photo. Elle préfère toujours l’argentique. Elle travaille à la galerie l’Imagerie, à Lannion et vit à Cavan. Elle a exposé en 2017 et 2018 à la Galerie Motul-le à Pleumeur-Bodou, en 2014 et 2015 à la salle du Marais à Port-Blanc

« Un cheminement solitaire propice à la surprise »

Extrait de son texte d’intention : « Je photographie pour fixer cette sensation fugitive d’être… là où je me trouve. Plus qu’au voyage ou au dépaysement, l’acte photographique est associé pour moi au silence et à la marche. Il est lié à un état de totale vacuité et à un cheminement solitaire propice à la surprise et à la résonance d’une harmonie. Sans unité de lieu ou de temps mais avec pour fil d’Ariane une atmosphère, une poésie ou une chanson, mes images se rassemblent parfois dans de petits carnets reliés à la main. Je travaille presque toujours en argentique noir et blanc pour la beauté du grain et le plaisir de prolonger la magie d’une révélation en labo. Depuis quelques années, j’utilise la technique ancienne du cyanotype dans mes recherches sur le ciel et sur le végétal.

Plus qu’une approche de la réalité ou son interprétation, être photographe est pour moi à la fois une manière et le moyen d’être au monde. »