A Nantes, jusqu’au 2 mars 2024. Cette exposition collective au Passage Sainte-Croix peut se lire comme une méditation sur l’œuvre du temps. Salle de gauche explosent les peintures de la Nantaise Marie Drouet [photo]. Ce sont des natures vives, végétaux dont les formes et couleurs échappent aux règles d’harmonie et se décomposent, s’altèrent comme pour défier toute interprétation. En face, prenant de la distance, Élisabeth Wadecki déploie ses « archipels » peints sur des rouleaux de papier chinois, montrant la fragmentation d’un paysage de marais. L’exposition se poursuit avec les photos de Jean-Michel Nicolau qui a résidé à Rezé pendant 40 ans, disparu depuis peu. Ses images en noir et blanc contemplatives débusquent les signes d’usure du temps : fissure, trace de salpêtre, fleur fanée… Enfin, Jacqueline Pécantet livre un regard archéologique sur le quotidien avec ses céramiques et gravures. Egalement installée à Rezé, elle reconstitue des cités antiques, assemble terre cuite et vieux métal pour créer une trace fossilisée, reconstruit en céramique une bibliothèque prête à s’effriter au premier souffle. Marie Drouet, Élisabeth Wadecki et Jacqueline Pécantet concluent avec une installation commune dans le patio. C’est un assemblage de pièces en terre, suspendues en l’air et reliées par quelques branches ; un symbole de la vulnérabilité du monde. Jacqueline Pécantet et Elisabeth Wadecki exposent également à la Galerie Gaïa à Nantes, du 9 au 30 janvier.