Décidément riche en musique instrumentale, la production bretonne voit arriver le deuxième album du jeune groupe O’Tridal, sous le titre Triumvirat. On a ici affaire à de la musique à danser résolument dynamique et positive. C’est un simple trio qui occupe l’espace avec une grande intensité. A la flûte traversière (et duduk), Yeltaz Guenneau lance les thèmes, assurant les questions et réponses en continu. A la guitare électrique, Thibault Niobé est l’homme du contrepoint et surtout de la rythmique, sonnant souvent en accords, sous influence blues-rock, et soutenant le thème par moment. Egalement omniprésent, le batteur percussionniste Kentin Juillard montre un registre diversifié, de la douceur à la vigueur hardie. Le risque de jouer tout le temps à trois, sans recherche d’effets électro, serait de lasser les oreilles et O’Tridal veille à varier les séquences très rapidement, à introduire de courts passages solos, à moduler les intensités sonores. Une mention à cet égard au titre Don’t Care Hubert pour ses arrangements et son morceau de bravoure à la guitare. Le groupe fait la preuve de l’inventivité actuelle des groupes de fest-noz. Leur premier album Karrdi Sessions était sorti au printemps 2019 déjà chez Paker Prod. Thibault Niobé, Kentin Julliard et Yeltaz Guenneau ont monté l’année dernière une autre formation plus marquée rock-musiques du monde sous le nom de Toutà, à six cette fois, accompagnés par Erwan Volant (basse), Jérôme Kerihuel (percussions) et Gabrielle Faure (violon).