Sortie de l'album Still

O Lake est le nom de scène du compositeur et interprète rennais Sylvain Texier qui délivre son deuxième album sous le titre Still pour évoquer le vol suspendu du temps dans le poème Le Lac (Lamartine). Il ne faut pas s’en tenir à la catégorie ambigüe de « néoclassique ». O Lake construit un univers sonore romantique avec des mélodies mélancoliques au piano, soutenues par des boucles électro, des nappes de cordes. Sur plusieurs titres, la batterie, la basse, les effets électro ou d’orchestre créent un mouvement qui suggère la musique de film, mais l’intention générale est plutôt graphique, immobile, méditative. Quelque part entre Arvo Pärt et Yann Tiersen, O Lake semble vouloir se libérer de l’injonction à produire une tension. Son ambiance sonore est plutôt acoustique grâce aux violons et au piano. Il lance ses titres dans l’intimité, prend le risque d’une vacuité mélodique au piano sur des tempos lents et installe des arrangements au-dessus du vide. En concert, (Bars en Trans à Rennes en décembre dernier, seul aux claviers), O Lake s’intercale comme une pause dans une programmation électro. Il commence par décontenancer et installe assez vite une qualité d’écoute chez des spectateurs partagés entre le cérémoniel et l’abandon. Sur l’album, l’orchestration souffle ce vertige minimaliste et crée un climat cinématographique. Outre un quatuor à cordes (Cyprien Brod, Yoan Brakha, Hortense Fournie, Rémi Carlon), il a fait appel pour l’album aux services d’orchestre du studio Fame’s Project en Macédoine qui réalise beaucoup de musiques de films. Lui même joue les claviers, la programmation, la basse et la batterie. En tant que batteur, Sylvain Texier faisait partie du groupe post-rock Fragments. Son premier album sous le nom d’O Lake, Refuge, était sorti en 2019. Il avait ensuite écrit Gerry, réinvention de la musique du film de Gus van Sant. Le clip Avalanche vient de sortir, réalisé par Mick Ungerer comme un vrai film fantastique court en noir et blanc. L’idée des soldats fait penser au clip de The Flag, du groupe Bops, réalisé l’année dernière par François Le Gouic.

O Lake Photo Thomas Dilis
Photo Thomas Dilis