Exposition au Comœdia à Brest jusqu'au 1er avril

La galerie Le Comœdia réunit dix artistes sous le titre « urbaines – Street art » dans l’objectif de « mettre lumière les femmes qui font, aujourd’hui, l’art urbain ». Dans cet ensemble disparate, donnons un coup de loupe à Mélanie Bourget, sculptrice nantaise. Elle crée des bustes réalistes, en céramique, qui détonnent. Ce sont le plus souvent des femmes et quelques hommes saisis dans des attitudes festives, gouailleuses, parfois ironiques, parfois songeuses… De ces filles tatouées qui ne s’en laissent pas conter. Il est tellement rare de voir représentés ces personnages de l’univers du cabaret ou du rock par des artistes (en dehors de la BD) que ces sculptures intriguent. Elles sont précises, très expressives et leur surface émaillée est craquelée. C’est la méthode de céramique japonaise raku qui produit ce résultat.

Mélanie Bourget, née en 1973, a adopté la technique du raku dès ses débuts dans la sculpture, il y a une douzaine d’années. Alors qu’elle avait précédemment suivi une école d’art plutôt tournée vers la peinture, le trompe-l’œil, le dessin, elle s’est formée aux méthodes de poterie (tournage, cuisson, émail) et s’est exercée au modelage figuratif. « Je travaille comme un potier, explique-t-elle. Je monte le volume en creux ce qui permet de limiter les risques de casse. Quand on sort la pièce du four, avec des pinces, si des parties sont plus fines, elles peuvent se fendre. Et cette manière de faire permet aussi de monter des volumes pour les chevelures. L’expérience du dessin sur modèle vivant m’a servi pour obtenir l’expressivité que je cherchais en trois dimensions ». Mélanie Bourget participait à l’exposition L’Esprit nantais, l’automne dernier, à la Galerie Le Triphasé, à Nantes.

Melanie Bourget

Les sculptures en raku de Mélanie Bourget

La terre est façonnée, peinte, cuite une première fois, repeinte et émaillée avant d’être recuite. Les pièces sont sorties du four alors qu’il est encore à 1000° pour provoquer un choc thermique qui fait craquer l’émail. Elles sont alors recouvertes de paille que l’on brûle pour produire une fumée qui est étouffée sous un couvercle. Cette fumée imprègne les ridules et font ressortir cette surface brisée. L’effet est saisissant, comme si la céramique révélait la finitude humaine, sous la vitalité et l’humour des personnages.

Melanie Bourget
Melanie Bourget
Melanie Bourget