Atelier à Treffléan, exposition du 23 avril au 14 mai à Gourin

De loin, on pourrait croire du marbre tant leurs formes accrochent la lumière, mais c’est bien la terre cuite que travaille Maryline Le Gouill. Elle en parle comme d’une recette de cuisine à maturation lente : modelage, temps de séchage, assemblage, patient polissage à la pierre d’agate cornaline, pas d’émaillage, première cuisson, pose de sulfates et emballages partiels sous papier alu, séjour d’enfumage toute une nuit dans un incinérateur… « Le matin, c’est la découverte, j’aime bien l’idée que ça travaille la nuit pendant que je dors et avoir la surprise. » Les sulfates produisent des touches de couleurs, mais l’essentiel de la surface est en noir et blanc comme pour renvoyer à la méditation sur les éléments essentiels de la nature, terre eau, air et feu, contenus dans ces pièces de taille moyenne. Les formes caractéristiques sont des vénus presque rondes chapeautées d’une tête discrète dont le visage tend à disparaître, ou des plaques carrées qui concentrent dans leur cadre la matière du monde, grâce aux formes aléatoires laissés par le feu, ou encore des silhouettes féminines légèrement craquelées. Maryline Le Gouill (voir son site), née en 1961 et installée à Treffléan, raconte que son inspiration doit beaucoup à ses voyages dans les grands espaces naturels. Elle donne des cours de modelage pour les ateliers de la Ville de Vannes et continue à explorer cette matière qui la passionne, avec une formation en vue cet été à l’usage de la terre sigillée. Elle expose à Gourin dans le cadre d’une collective avec l’association Arts de Bretagne.

Maryline Le Gouill
Maryline Le Gouill
Maryline Le Gouill