Monotypes méditatifs

Ce sont des formes familières, surtout si on vit à la campagne. Hangars agricoles, pignons de maison… Vraiment ? Ou bien cristaux, vitraux décomposés ? On n’est pas sûr de ce que signifient ces triangles, ces rectangles, figures géométriques qui superposent parfois leur couleur cuir, rouille, vieux crépis, lichens, mousses ou peintures fatiguées. Car il faut bien se rattraper aux matières organiques pour matérialiser les formes de Marie Thamin. Ses tableaux posent un regard d’extra-terrestre sur les géométries humaines qui découpent le paysage. Leur réussite repose sur une alliance entre la composition et les couleurs. Elle les réalisent comme des monotypes, c’est à dire des impressions uniques sur papier épais de gabarits qu’elle a encrés, à la recherche de vibrations entre les couleurs, de transparences : « J’ai toujours fait beaucoup de croquis, confie-t-elle. Bâtiments industriels, les blockhaus au bord de mer, le port de Lorient… C’est peut-être une histoire qui remonte à l’enfance, quand on allait jouer dans une cabane. Ce sont des formes simples, calmes, c’est aussi une rencontre avec la matière. J’aime sentir qu’il y a une vie derrière ces silhouettes ». Rien d’inquiétant toutefois. L’univers de Marie Thamin est serein, méditatif, à la limite du mystique. Ces architectures trouvent ainsi parfaitement leur place au deuxième étage de l’Espace Pierre de Grauw, pour l’essentiel dédié à l’œuvre de ce sculpteur imprégné de spiritualité chrétienne.

Autodidacte, Marie Thamin (voir son site), née en 1958, vit à Langonnet et elle a tenu pendant dix ans la galerie nomade MT-galerie avec son mari sculpteur Michel Thamin.

A Pont-Scorff espace Pierre de Grauw été 2023