De l'enfance en Centre-Bretagne à la réflexion sur les origines de la honte

Marie-Paule Gicquel signe ici bien plus qu’un livre de souvenirs sur le thème « la campagne de mon enfance ». Certes Marie-Paule Gicquel témoigne de la vie paysanne en Centre-Bretagne (pays Porhoët), mais c’est pour expliquer comment cet univers a intégré le sentiment de honte d’elle-même. Dans un style vivant et précis, elle décrit le quotidien qui fondaient le code moral paysan : le respect du travail, l’entraide, mais aussi le conservatisme. Elle fait ressortir l’intelligence collective d’un territoire jusqu’à la bascule des années 60, le remembrement, le rejets des savoirs traditionnels et le déchirement d’une génération partie à la ville. Ce qu’elle raconte est un mépris de classe, mais, à la différence des ouvriers, écrit-elle, « Nous étions des individus isolés, sans conscience de classe ». Ancienne professeure agrégée de lettres modernes à Vannes, Marie-Paule Gicquel confie aussi combien cette honte reste imprégnée chez celles et ceux qui « en sont sortis ».

En finir avec la honte de nos racines paysannes, Marie-Paule Gicquel, édition Stéphane Batigne

Marie-Paule Gicquel