Une exposition sur le Barzaz Breiz s’ouvrira le 28 janvier et pour toute l’année au Musée départemental breton de Quimper. Dès le 22 janvier, on peut trouver en librairie le livre qui l’accompagne sous le titre Barzaz Breiz Le Chant de la Bretagne (édition Locus Solus / Archives du Finistère). C’était un défi que de raconter, analyser, commenter l’œuvre publiée en 1839 par le jeune Théodore Hersart de La Villemarqué tant elle continue à tracer un clivage. D’un côté, ceux qui y voient un monument fondateur de la culture bretonne et celtique. De l’autre ceux qui déplorent l’invention d’une matière folklorique alimentant la mythologie du nationalisme breton. Les auteurs, Nelly Blanchard, Fañch Postic et Clarisse Bailleul, commencent par situer La Villemarqué dans sa famille de noblesse quimperloise, son catholicisme, ses engagements monarchistes, son rapport assez distant avec la langue bretonne et les intentions plus littéraires que scientifiques de l’auteur, âge de 24 ans au moment de la publication du Barzaz Breiz. Ils exposent la controverse sur l’authenticité des chants collectés (qui justifiera trois thèses dont celle de Nelly Blanchard, en 2006). La plus grande part de ce livre consiste à ^présenter l’énorme influence du Barzaz Breiz sur l’image de la culture bretonne. Ses auteurs pointent les partis pris idéologiques qui ont guidé La Villemarqué et constatent : « Finalement, si le Barzaz Breiz garde toute sa puissance d’attraction, s’il n’a pas sombré dans l’oubli jusqu’en ce début de xxiè siècle, c’est sans doute parce qu’il n’est pas un texte d’histoire qui aurait depuis longtemps vécu sa mort scientifique, et qu’il n’est pas un simple recueil de chants populaires accompagnés de commentaires. Mais parce qu’il est une fiction, un transport sensible vers une image rêvée du peuple breton et de la Bretagne, vers la découverte de l’âme du peuple dans ses chants, c’est-à-dire de l’esprit dans la matière ».