A Pont-Scorff, jusqu’au 17 mars 2024, Atelier Estienne. On commence par deux morceaux de campagne reconstitués sur quelques mètres carrés, un arbuste hivernal, une couche de feuilles mortes, et surtout des déchets, canettes, bouteilles, bouts de plastique, parpaings, boitier électrique colonisé par un nid d’abeilles… Dans une galerie, cela saute aux yeux, souligné par Guillaume Le Borgne. C’est pourtant bien ce que l’on oublie de voir au bord des routes, le long des talus, dans un mépris de la nature qui donne à réfléchir. On poursuit avec des sculptures de Sylvain Lorain, assemblage bricolé comme des jouets représentant des animaux sauvages, invitant à la satisfaction du désir de l’homme domestique. L’exposition « Les Murmures d’un paysage qui s’éteint » présente aussi Les Maisons endormies de Maxime Voidy photos de maisons secondaires bretonnes aux volets fermés (voir Dru). Au sous-sol, dans une ambiance étrange et inquiétante, attendent des sculptures, des vidéos, le film à plan fixe d’un véhicule abandonné dans la forêt où ne balance qu’un diffuseur d’odeur suspendu au rétroviseur, le tout sur une musique sourde. Les trois jeunes artistes membres du Collectif Infuz, formés à l’EESAB Lorient (Maxime Voidy, Sylvain Lorain, Guillaume le Borgne) sont inspirés par leur environnement. Souvent ils interviennent en immersion dans un paysage, cherchent à susciter des interprétations, à pointer des contrastes de sens, à éveiller l’attention, sans brider leur imaginaire.