Sorti en octobre, Kas, album du Bagad Kemper, est bien une idée valable de cadeau de Noël : soit un sujet riche de conversation pour la soirée, mais avant tout une musique qui suscite l’émotion et qui a de réelles touches d’originalité dans la tradition. Ce bagad abonné aux tournées internationales et aux premières places dans les championnats fait sonner la guitare électrique saturée dès les premières mesures d’ Ar Charlezen, un titre lent où la voix de Marthe Vassallo résonne de façon presqu’inquiétante. Dans la suite de l’album, le tempo s’accélère, le couple basse-batterie swingue et c’est le chanteur de Haute-Bretagne Sylvain Giro qui déclare son étonnement et son admiration pour « ces gens étranges qui se retrouvent autour de la musique et de la transmission ». Sont invités aussi Dan ar Braz et Jean-Pierre Riou (Red Cardell), mais finalement, au-delà de l’auto-hommage, c’est la variété des compositions et surtout des rythmes des trois derniers titres qui emportent l’estime et la solennité des chœurs de bombardes et cornemuses qui serrent la gorge. (Même on peut émettre des réserves sur les caisses claires, vive les sujets de discussion !)