Cet album de 13 titres est entièrement de la chanson française, dans une ambiance de rock “indie” pastellisé d’électro. La couleur sonore est donnée par la guitare électrique utilisée avec une certaine sobriété d’effets. Elle part quelques fois en reverb dans une atmosphère de country mélancolique. Le plus souvent le jeu de guitare balance dans une indolence hypnotique, en équilibre avec une voix qui fait partir… Dans ce minimalisme musical, une poignée de sons suffit à alourdir une ambiance et une note à l’alléger d’un souffle. La voix se pose entre le parlé et le chanté, avec une diction nette, sans effort, mais prête à s’élever et attentive à faire partager, comme une invitation à prendre place sur le divan pour regarder passer les affairés. Les textes posent des décors en quelques mots : « une vallée écrasée sous un chape de silence » ou filent en road trip à vitesse lente : « Peu à peu l’asphalte de couvre de phares rouge et or. En sens inverse. » Ils racontent surtout des situations de femmes et d’hommes en perte de sens dans le flux du monde actuel et froid avec une distance un peu désolée de ceux qui n’y peuvent rien. On pourra les trouver les textes un peu inégaux, mais ils réussissent à nous installer dans un certain regard sur l’univers, un regard clinique où l’on tient ses passions en veille, à l’abri des brutes.

Sounds of Papapla vol. 2 sort sous le label brestois L’Eglise de la petite folie. Papapla est un duo composé de Thierry Lolon, ancien leader de Band of Ghosts, et Martial Hardy, co-fondateur du label « Les disques normal » : Bumpkin Island, Kalamar Superstar, Mermonte, Chapi Chapo et les petites musiques de pluie, Lady Jane… Hélène Pichot intervient dans l’enregistrement pour les arrangements, les pianos et l’orgue.

Le mot Papapla est la traduction littérale de « Flat daddies », ces effigies en carton censées remplacer les GIs américains éloignés de leur famille, « Papapla » est un terme à la fois bonhomme et inquiétant, frappé d’étrangeté.