A l'Atelier papier, à Brest,
jusqu'au 21 janvier

Ce qui s’impose à la vue , dès l’entrée dans l’Atelier papier,  sont deux grandes toiles abstraites où les volumes organiques flottent dans des éléments naturels aux couleurs impossibles, des oranges, des noirs, des roses, des jaunes et des coulures. Jennifer Poulmarc’h présente aussi deux panneaux de plexiglas couverts sur chaque face de coulures multicolores, hommage assumé à Jackson Pollock réalisé pour son mémoire de fin d’études à l’école des Beaux arts de Brest en 2018. Elle dit que le « dripping » (les coulures façon Pollock) a été une « libération : laisser couler un trop plein de souffrances de l’intime ». Cette sensibilité est exprimée avec une sorte de colère contenue à travers des couleurs qui crient, des protubérances qui dérangent. Elle raconte avoir grandi dans une famille à l’écart des arts, s’être fait une culture personnelle dans les livres. Elle a suivi une formation de technicienne collaborateur d’architecte, puis les arts décoratifs à Strasbourg, cumulé les petits boulots, a été hospitalisée en psychiatrie et diagnostiquée d’une forme de schizophrénie, a travaillé dans la photo, puis repris des études aux beaux-arts de Brest. Cette exposition se voit comme un point d’appui dans le parcours d’une jeune artiste qui a déjà exploré pas mal de directions, comme en témoigne son site. Jennifer Poulmarc’h explique avoir réalisé les peintures exposées à l’Atelier papier voici déjà plusieurs années et traverser actuellement un moment d’arrêt artistique, par manque d’espace, par besoin d’organiser son temps, alors qu’elle a commencé à enseigner les arts appliqués à des lycéens, et par questionnement sur le sens de son travail.

Jennifer Poulmarc'h
Jennifer Poulmarc'h
Jennifer Poulmarc'h