Contrairement aux apparences, ce n’est pas une exposition sinistre que Jean-François Robic présente aux Ateliers du Faouët, sur la place des célèbres halles. A l’encre de chine, souvent délavée, comme une vague de temps aurait laissé son empreinte, il dessine des crânes échappés de fouilles archéologiques, des arbres égarés sans leur forêt, des coléoptères (du cerf) parfois dorés, des « vues du mont Fuji » ou de la Montagne Sainte-Victoire sur l’envers de cartons d’emballage, quelques corbeaux en goguette…

Jean-François Robic laisse son pinceau errer sur les traces de l’humanité dans son environnement, traces dépouillées des vanités charnelles et de couleurs (même s’il en a un peu). Il y voit une écologie imaginaire où s’hybrident Néandertal et Sapiens, insectes, forêts et humains, et l’exprime sous le néologisme « anthropolozoologisme », titre de l’exposition. Le résultat est impressionnant, comme si son pinceau avait déterré des représentations archaïques au fond de nos mémoires. L’utilisation du pochoir permet aussi des assemblages ironiques ou juste drôles.

Ancien professeur d’arts plastiques à l’Université de Strasbourg (1990-2012) et à l’Université de Picardie-Jules Verne à Amiens (2012-2016), Jean-François Robic (voir son site) est installé à Caudan et cette exposition est sa première depuis sept ans. Au fil des années, ses recherches ont utilisé le mail-art, le copy-art, le livre d’artiste, l’assemblage, l’installation, la performance, la vidéo, le dessin et surtout la vidéo. Il écrit que le dessin a ressurgit depuis 2015, mais qu’il l’a découvert à l’encre de chine dès ses 13 ans et a été ensuite initié aux principes orientaux du « pinceau-encre ».

Du vendredi au dimanche, de 14h à 40 à 18h. Jean-François Robic sera également invité par Daniel Renault Au Pouliguen du 6 au 8 mai, dans le cadre de l’événement « Ouverture d’Ateliers d’Artistes« . Il sera aussi à Audierne, au Dessus des Halles, du 13 mai au 24 juin.