Les Confidences du pommier débute comme un polar dans les embruns du cap de la Chèvre. Fausse piste car le roman d’Hervé Jaouen s’affirme vite comme la chronique d’une famille divisée. Le récit est raconté par le vieux pommier d’une ancienne ferme au bord de la baie de Douarnenez, et s’attache à Toinette, la benjamine des 6 enfants Cosmao nés pour partie avant la guerre, pour l’autre après le retour du père du camp de prisonnier. Ils vont suivre des chemins de vie divergents, lézardés d’humiliations, de ressentiments et de revanches, sentiments que la vieillesse et la mort des parents vont cristalliser. Les trois salauds de l’histoire ne sont que des seconds rôles, l’essentiel étant de décrire les sources de l’attachement à sa terre et au respect de ce qui prend du temps à croître et s’épanouir. La verve d’Hervé Jaouen tient le tragique à distance. Il cisèle des dialogues à réparties assez improbables, mais qui font sourire. Toinette affronte fièrement son chemin de croix et nous réserve une surprise. Les Presses de la Cité, 336 pages, 21 €.

Après le récit autobiographique Retour à ma nature (2022), Les Confidences du pommiers revient à la grande fresque familiale bretonne brossée par Hervé Jaouen comme une mosaïque de romans qui peuvent se lire indépendamment : Les Filles de Roz-Kelenn, Ceux de Ker-Askol, Les Sœurs Gwenan, Gwaz Ru, Le Bon Docteur Cogan. Né en 1946 à Quimper, Hervé Jaouen est aussi réputé comme auteur de romans noirs et auteur de littérature jeunesse et comme traducteur de romans (en particulier irlandais).

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