Le 4è tome de Faut pas prendre les cons pour des gens, d'Emmanuel Reuzé

Avec plus de 600 000 exemplaires vendus des trois précédents tomes, la série Faut pas prendre les cons pour des gens rencontre, depuis son lancement en 2019, un immense succès en librairies. Un succès que l’on doit à Emmanuel Reuzé, auteur et dessinateur rennais devenu, en une décennie, une figure incontournable du magazine Fluide Glacial mais également de la BD humoristique francophone. L’artiste confirme ce statut avec le quatrième volume de sa saga où, grâce à son goût pour la satire et le non-sens, il pointe à nouveau du doigt l’absurdité de notre monde. Et une fois de plus, personne n’est épargné, Reuzé abordant tous les sujets, peu importe leur gravité. « Certains pensent qu’il ne faut pas rire des faibles et que le rire est une arme contre les puissants. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce principe, affirme l’auteur, le rire sert à pointer du doigt la connerie universelle, y compris celle des faibles qui reproduisent cette injustice. L’absurde ne doit pas servir à déconnecter la réalité, mais au contraire, à la faire grincer plus fort ». Et, pour grincer, elle grince la réalité dans ce nouvel opus. Un père de famille qui se rend à Pôle Emploi pour dégoter un emploi fictif à mi-temps, un huissier qui réclame à un SDF une taxe foncière car il habite dans le 16e arrondissement, des supporters de foot racistes adeptes des cris de singes qui remplacent les animaux pour les tests pharmaceutiques…Les cons sont partout dans cet ouvrage désopilant qui, du racisme à l’inflation, en passant par l’éducation, l’intelligence artificielle ou encore la chirurgie esthétique, passe en revue de nombreux thèmes. Epaulé, pour certains gags, par Vincent Haudiquet et le Rennais Jorge Bernstein, Emmanuel Reuzé nous offre un quatrième album qui met à mal les zygomatiques et dont la lecture est vivement conseillée.

Erwan Bargain

Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 4, d’Emmanuel Reuzé, éditions Fluide Glacial, 56 pages, 13,90€.

Emmanuel Reuzé