Enez, film argentique d'Emmanuel Piton

Enez est film de 42 minutes, entre le genre expérimental, documentaire et la poésie. Emmanuel Piton a promené sa caméra 16mm au long des rivages, des plis et des replis de l’île de Sein. Il présente son film ainsi : « Une exploration physique et poétique, tourné en argentique, d’un petit bout de terre perdu au milieu de la mer. La mer grignote peu à peu cette île qui sera totalement submergée dans quelques décennies. Le film scrute cet espace qui semble loin de tout en retraçant la mémoire des îliens. Ils semblent faire face à cette disparition et pourtant ils persistent à vivre ici, sur ce caillou rongé par les eaux. » L’engloutissement, thème ancestral en particulier pour l’île de Sein, est une matière dramatique qui se renouvelle actuellement du fait de la montée du niveau des océans, liée au changement climatique. Le réalisateur rennais Emmanuel Piton propose une vision poétique et personnelle de ce sujet, avec des images magnifiques, tournées en argentique et un montage qui traduit ses propres interrogations. On y entend de la poésie composée sur l’île, mais le film offre aussi une image des habitants bien différente du cliché d’îliens solides comme leur roc et amoureux de la mer. De quoi déstabiliser certains spectateurs… En 2008, Emmanuel Piton a créé Zéro de conduite, une association d’éducation à l’image et de production, dans le but de mettre en place des projets autour de l’image et du son. En 2014, il s’est engagé dans le cinéma argentique, par passion pour le côté artisanal du travail sur pellicule et a fondé le Labo K, un laboratoire partagé dédié au cinéma argentique. Il aime la recherche sur la pellicule comme matière organique et l’usage léger des caméras 8 et 10 mm pour capter des effets de lumière.