A Saint-Brieuc jusqu'au 31 janvier

La jeune galerie briochine La Chandelle verte, installée depuis cet été dans une belle bâtisse du centre historique par Olivier Brichory, fait le pari d’exposer des artistes pendant trois mois pour permettre au bouche à oreille de fonctionner. Elle accueille les œuvres d’Emmanuel Pajot, artiste né à Rennes qui vit désormais à Saint-Brieuc. Ce sont de grands formats pour la plupart où se fracassent les débris de la culture pop : personnages de dessins animés, logos de marques détournés, bribes de paysages urbains, graffitis reconstitués, fonds d’affiches déchirées façon Raymond Hayns… Tout cela dans un univers aux couleurs vives : l’iconographie publicitaire, le graphisme syndical et le street art se disputent la place, provoquant souvent de frappants courts-circuits de sens. C’est assez chargé (même si Emmanuel Pajot dit qu’il s’efforce de laisser respirer). Chaque tableau offre comme un petit voyage dans l’histoire de l’industrie culturelle et restitue bien cette sensation d’attraction-répulsion que provoquent nos vieilles addictions aux mythologies anglo-saxonnes. Les références se situent plutôt au vingtième siècle, même si les réseaux sociaux pointent leur nez. Emmanuel Pajot, formé aux Beaux-arts de Rennes, s’est concentré sur son activité artistique de façon professionnelle depuis dix ans. Il anime aussi des ateliers pop/street art avec des établissements scolaires, des médiathèques, voire des Ephad. Sa méthode qui allie dessins, collage, assemblage d’idées et mise en couleurs devient un procédé propre à stimuler la créativité, laissant une bonne place à l’humour, mais aussi d’autres sentiments, chaque tableau contenant ses propres contradictions.

Emmanuel Pajot
Emmanuel Pajot
Emmanuel Pajot
Emmanuel Pajot
Emmanuel Pajot
Emmanuel Pajot