A Brest, jusqu'au 20 mai

Dans une seule vaste salle du centre d’art d’art contemporain Passerelle sont réunis des objets de décoration ou d’ameublement aux couleurs chatoyantes. Issue d’une famille originaire d’Arménie pour une partie, bretonne pour une autre, Emma Seferian utilise ces créations pour parler d’héritage culturel, notamment matriarcal. Elle utilise des techniques traditionnelles féminines, tapisserie, canevas, broderie, assemblage d’objets décoratifs. Elle en fait ressortir le caractère à la fois laborieux, joyeux, nourri d’iconographie religieuse. De grands tableaux représentent des intérieurs/extérieurs de maisons vides d’occupants, avec des perspectives maladroites, des couleurs qui semblent hasardeuses et des fenêtres opaques. La distance entre les objets, à cause de la taille de la pièce, renforce l’impression d’éléments d’un rêve d’enfance éparpillé, d’une quête d’un bien-être rassurant, fabriqué des mains de femmes, mais d’où les femmes se sont absentées. Le titre de l’exposition, Amours, marguerites et troubadours, évoque un épisode de la série télévisée Gilmore Girls qui raconte la relation d’une mère célibataire avec sa fille. L’exposition est accompagnée d’une ambiance sonore où se combinent et superposent lectures de poèmes contemporains ou arméniens du XVIè, extraits de romans, musiques qu’elle a composée-assemblée en utilisant des éléments divers, de troubadours arméniens, de jazz, une chanson arménienne chantée par son grand père… Née en 1997, issue des beaux-arts de Rennes en 2020, Emma Seferian a installé son atelier à Brest. Elle est également DJ. Elle a travaillé pendant trois mois au CAC Passerelle dans le cadre du programme Les chantiers-résidences associant Passerelle et Documents d’artistes Bretagne, ce qui lui a donné notamment les moyens de fabriquer les tapis en laine.

Emma Seferian
Emma Seferian
Emma Seferian