Un coup de cœur de l'exposition MA! Photo, à Morlaix

C’est un regard qui tranche immédiatement sur l’ordinaire, qui transforme quelques branches d’arbres en dramatique affrontement avec le vent ou en confidence avec la lumière. Les contrastes, la profondeur, le relief des noirs, tout cela fait penser à de la gravure. Corinne Beausoleil parle d’une technique de transfert. Ces images sont liées à son histoire : « J’ai été pendant vingt ans photographe avec un commerce, raconte-t-elle. Après la liquidation de l’entreprise et la vente de tous les biens, je n’avais plus de matériel. Une tablette est devenue mon outil. Cela m’a défiée et j’ai repris goût à la photo créative. J’ai trouvé cette technique de transfert après beaucoup d’essais ratés et par économie de moyens. » Corinne Beausoleil (voir son compte insta), qui vit à Plestin-lès-Grèves, mène une autre recherche, sur les portraits. Elle a débuté par une série de photos d’elle-même. Des noirs et blancs contrastés vibrants, où elle se livre, le visage en plein doute (souvent à demi masqué) et les mains en action, traduisant l’hésitation entre paraître et s’effacer. Ces photos sont encore pour quelques jours dans l’excellente exposition MA! P[h]otos, de Petrikhor, à la galerie Couleurs des arts (jusqu’au 27 mai).

Corinne Beausoleil
Corinne Beausoleil