Le roman graphique du Vendée Globe de Clarisse Crémer

Que se passe-t-il dans la tête d’une navigatrice qui participe à son premier Vendée Globe ? Comment se prépare-t-elle à réaliser un tel Tour du Monde en solitaire ? Et comment vit-elle, au quotidien, cette incroyable aventure ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans J’y vais mais j’ai peur, formidable roman graphique à travers lequel Clarisse Crémer, qui a terminé 12e du Vendée Globe 2020-2021, raconte son expérience. Le récit débute en 1999. A l’époque Clarisse est une enfant de neuf ans qui se pose des questions sur son avenir et ce qu’elle aimerait faire plus tard. Jusqu’à ce qu’elle découvre la voile en prenant part, à 15 ans, au Trophée des Lycées. Vivant d’abord sa passion de la mer comme un hobby, mais se sentant de plus en plus à l’étroit dans sa vie professionnelle parisienne, elle décide en 2015 de quitter la Capitale pour emménager en Bretagne et s’installer avec son compagnon, le skipper, Tanguy Le Turquais, dans le Morbihan. En 2017, elle prend part à sa première mini-transat et fait le choix de faire de la voile son métier. Et de fil en aiguille, elle se retrouve sur la ligne de départ de la course en solitaire la plus prestigieuse au monde. Les doutes, la solitude, les petits tracas du quotidien, les coups de fatigue mais aussi le sentiment de plénitude qui s’empare d’elle quand elle est au beau milieu de l’Océan…Clarisse Crémer nous raconte avec franchise et sensibilité ce qu’elle a vécu et ressenti durant cette course. Elle est aidée, en cela, par les dessins épurés de l’illustratrice bretillienne Maud Bénézit dont le trait dynamique s’accorde à merveille au sujet. En résulte une BD passionnante qui s’adresse autant aux « voileux » qu’aux lecteurs désireux de découvrir l’univers de la course au large. Erwan Bargain

J’y vais mais j’ai peur, journal d’une navigatrice, de Clarisse Crémer et Maud Bénézit, éditions Delcourt, 216 pages, 24,95€.

Clarisse Crémer