C’est une musique de nuit, ouvrant de larges espaces où l’auditeur laisse voguer son esprit. Les titres de l’album Xaos (chaos en grec) filent d’ailleurs l’analogie avec le cosmos. C’est avant tout du piano solo, des mélodies aux structures simples qui révèlent leurs racines romantiques et l’influence de Yann Tiersen. On y entend aussi respirer la musique américaine répétitive de Philip Glass ou Steve Reich. Cécile Séraud mentionne dans ses références le compositeur et producteur électro Ólafur Arnalds. La Lorientaise se range ainsi du côté des « néo-classiques » qui s’approprient la tradition savante occidentale pour la transporter dans une atmosphère cinématographique contemporaine, où percent des sons de violoncelles, de guitare électriques, des bruits d’ambiance. Elle travaille avec un autre spécialiste breton du genre, le Rennais Sylvain Texier (O Lake). Selon l’humeur, on appréciera le confort du voyage ou l’on regrettera un manque de péripéties sonores. Formée à la guitare au conservatoire dès l’âge de cinq ans, Cécile Séraud est devenue enseignante et s’est investie dans le piano il y a seulement huit ans. Cette renaissance personnelle a débouché sur un premier album en 2020, Shoden, qui a connu un bon succès sur les plateformes d’écoute. Lien d’écoute sur Bandcamp.