Le 24 juin à La Turballe

La violoncelliste Cécile Lacharme ouvre la série de concerts Les Heures Fantômes, nouvelle programmation de l’association Zérodeux Quarante au Centre culturel Saint-Pierre, sur les hauteurs de La Turballe, à Trescalan tous les week-ends jusqu’au 14 août. La Nantaise Cécile Lacharme a conçu ce programme solo à l’été 2020 avec son violoncelle électrique et rencontre un véritable succès. Elle s’adresse au public dans un rapport intimiste de musique de chambre, mais ses compositions voyagent dans le monde, s’inspirant de traditions orientales, effleurant les dissonances contemporaines, additionne les harmoniques. Elle séduit aussi un public amateur d’électro et de pop, utilise un tableau de pédales, des samples… De formation classique, son projet artistique a été déterminé lors d’un voyage de plusieurs mois au Cambodge en 2017. Elle avait alors 22 ans. A La Turballe où on la retrouvera au violoncelle cette fois acoustique. Et elle sera aussi présente dans la deuxième partie du programme, accompagnant en duo la chanteuse Coline Rio, également nantaise.

Cécile Lacharme
Cécile Lacharme

« Je vois mon set comme une invitation à un voyage intérieur »

Quelle est votre formation ?

J’ai suivi un dizaine d’années de conservatoire dès 5 ans, au violoncelle à 6 ans, au piano dès 8 ans. C’est un parcours classique, à Château-Thierry. J’aurais pu continuer à 16 ans vers Reims puis Paris, mais je n’étais pas attirée par le milieu professionnel classique qui me paraissait trop compétitif.

C’est à Paris que j’ai commencé mes collaborations en musiques actuelles. D’abord par des reprises pop, rock, folk avec des amis guitaristes, puis les jam sessions dans les bars. Un guitariste m’a prise sous son aile pour m’apprendre le jazz manouche. Un cap a été franchi en 2017, quand j’avais 22 ans. Je suis partie à l’étranger pour des études non musicales, avec mon violoncelle électrique, à Singapour et au Cambodge. J’ai pas mal joué sur place. C’était du jazz, musique cubaine, pop, rock… J’ai aussi travaillé avec danseuses cambodgiennes qui associaient danse contemporaine et danse traditionnelle khmer. L’échange a été très fort.

Vous faisiez alors des études à Nantes ?

Oui, j’étais à l’école supérieure de commerce Audencia, en spécialité de management culturel. Je suis arrivée à Nantes la première fois en 2016. J’ai commencé à lier des contacts avec des musiciens à Nantes et me suis rendue compte que la région était une des meilleures pour vivre de la musique. Les artistes y ont un vrai soutien des institutions publiques, la Ville, le Département, la Région Pays de la Loire, notamment à travers le dispositif Cafés-Culture qui aide au paiement des artistes dans les bars.

J’ai rencontré Coline Rio à Nantes il y a juste deux ans. Ca été été une amitié très forte dès le départ. Et dès qu’on a joué ensemble, ça a matché. Je joue en duo dans ses concerts, elle chante et est au clavier, moi au violoncelle, aux effets et je lance des séquences. J’accompagne également Geffroy Le Goaziou qui est l’étoile montante de la folk à Nantes, comme « guest » sur quelques morceaux. C’est à Nantes que je me suis dit que je pouvais me consacrer entièrement à la musique.

Vous avez composé tout votre concert ?

Toutes les compositions sont nées du covid. Je me suis retrouvée chez moi avec le violoncelle et des pédales d’effet. C’était la première fois que je me posais toute seule pour créer de la musique. J’ai créé une heure de répertoire en six semaines même si quelques morceaux étaient ébauchés au Cambodge.. Comme les autres, j’ai fait des facebook live. Tout le monde m’a encouragée, j’ai créé une page Facebook pro… J’aime bien les format longs, de 15 à 20 minutes. Je vois mon set comme une invitation à un voyage intérieur, à l’introspection, l’immersion. Les spectateurs me disent qu’à un moment, ils lâchent prise, se mettent à rêver, à voyager…

Vous prévoyez d’enregistrer ?

Oui, je pense lancer un crowdfunding à la rentrée pour collecter des fonds pour enregistrer. J’espère y arriver à la fin 2022 et sortir à l’automne 2023. Sinon, le 28 avril, j’ai fait un concert important à Trempolino (Nantes) où j’ai testé le son immersif. C’est un dispositif à 360° avec des enceintes y compris en quadriphonie derrière le public, dans l’idée d’envoûter, d’englober le public. Je vais travailler là-dessus pour la rentrée. Je voudrais aussi travailler avec un ingénieur lumière pour avoir des différents tableaux sur scène selon les morceaux. Dernière grande nouvelle, j’ai été sélectionnée pour une résidence croisée entre Nantes et Reykjavik à l’automne trois semaines. Je pars fin octobre !