Concerts le 20 octobre au Samaïn Fest de La Mézière, le 11 novembre au Noktambül, à Rennes.

Enregistré en public au festival des Trans Musicales 2021, dans la salle du TNB de Rennes les 1er et 2 décembre, cet album restitue bien la ferveur du concert donné par le groupe de Brieg Guerveno. Il chante en langue bretonne un folk fiévreux. Les tempos sont souvent lents, sa voix s’élève en puissance, soutenue par la choriste Loeiza Beauvir, au dessus des violoncelles de Bahia el Bacha et Juliette Divry, tandis que la guitare électrique de Stéphane Kerihuel déchire la brume. La musique de Brieg Guerveno choisit les voies escarpées d’un folk alternatif aux mélodies âpres, aux textes introspectifs et mélancoliques (quelques textes ici). Cela ne s’écoute pas en musique d’ambiance, il faut s’engager pour partager ce chemin. Brieg Guerveno est un enfant du rock très bruyant des années 90. Il a été guitariste dans plusieurs groupes metal, fonde le groupe de rock Operarcanes en 1997 (mélange de rock garage et de symphonique), chante en langue bretonne qu’il a apprise à Diwan, puis monte un projet sous son nom en 2006. La guitare acoustique reprend le dessus et sa voix trouve des accents théâtraux dans un premier album, Noziou / deioù en 2011 (Coop-Breizh). L’année suivante, l’EP Bleuniou an distruj est remarqué et lui vaut de belles tournées. En avril 2014 sort le second album intitulé Ar Bed Kloz qui marque le tournant vers le style actuel, avec plusieurs titres toujours joués avec succès comme Skornet et Splihenn. Guerveno s’implique davantage dans le chant et soigne l’orchestration avec des cordes et des chœurs. Deux ans plus tard, il sort album Valgori (« rêverie »), plus sombre et plus rock avec de la guitare saturée et une batterie lourde. Le quatrième, Vel ma vindonc, avec le Live aux Trans, (2020), est celui qui nourrit les concerts actuels. La guitare est sèche, la batterie s’efface, le chant revient au premier plan. Même s’il y a des arrangements, le disque et surtout folk. On apprécie donc, avec le Live aux Trans, le travail accompli pour enrichir l’expérience scénique, mais aussi la belle patine qui colore le timbre de voix du chanteur. A comparer avec la vidéo réalisée par les Trans Musicales en 2020 à l’UBU, sans public (l’édition qui avait annulée en raison du covid).