Des nouvelles de dix écrivains brestois et des photos de Nolwenn Brod

A la fin de l’année dernière, les Editions du Parapluie jaune (maison issue de la librairie Dialogues) publiaient ce recueil de dix nouvelles accompagnées de 16 pages de photos de la série Les Hautes Solitudes, de Nolwenn Brod. Les histoires rassemblées dans Brest Polyphonies suivent des tracés différents : l’enquête policière pour Arnaud Le Gouëfflec, le style de l’autofiction pour Tiphaine le Gall, l’introspection de Jean-Philippe Rossignol… Oui, il est souvent question de pluie, ainsi que du béton, de la reconstruction : « Vivre à Brest est une guérison sans fin », selon Paul Lasne. La nouvelle de Gilles Le Cornec, Les Appuis du mammouth, prend un relief incisif. Elle raconte l’existence de Youenn Maugis, tombé dans la folie, tellement piqué aux angles durs qui l’entourent, son père, les « camarades » de classe, les murs et même quelques têtes nucléaires… L’ensemble, photos comprises, ne respire ni la légèreté, ni la complaisance (« l’implicite breton et le mutisme à jeun », soupire Guénaëlle Daujon). Justement, c’est cette densité théâtrale, cette polarité entre l’éclat du ciel et le nuage noir, qui donnent à Brest sa qualité littéraire et aux Brestois l’envie d’y revenir après avoir beaucoup lu, comme le raconte Louis Grall.

Brest Polyphonies