Le sujet a l’air décourageant de banalité : photographier les roches et falaises le long des côtes de la Manche, du Finistère au Pas-de-Calais, puis la version anglaise en face, jusqu’en Cornouailles. On craint la démarche d’inventaire géologique, doublée d’admiration touristique. Voilà que les images chamboulent ces préjugés. Elles ne montrent pas des cailloux, mais des compositions complexes, en jouant sur l’effet du grand format et la précision du détail. Car Aurore Bagarry chemine sur la côte avec ses quinze kilos de chambre photographique, obstinée à déceler le grain du silice rouge, la nuance de vert du schiste, les veines de quartz, les cristaux de feldspaths… Une fois dans le cadre de la photo, l’ensemble procure un effet presque mystique. Cette première série est prolongée par une nouvelle, sous l’angle de la transformation du paysage maritime, sur la côte de Bretagne et jusqu’aux Landes. La transformation est aussi au cœur de la série Glaciers, inventaire grandiose des grandes masses glacées du massif du Mont-Blanc. Aurore Bagarry, photographe et vidéaste née en 1982, vit à Saint-Brieuc où elle est également enseignante d’arts plastiques. Elle est diplômée de l’Ecole des Gobelins et de l’Ecole de la photographie d’Arles.

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