Le quartet du flûtiste Antoine Péran donnait son premier concert officiel le 14 octobre à Kergrist-Moëlou, dans une soirée conjointe entre la saison de la Grande Boutique et l’Atlantique jazz festival. Aubes nébuleuses sonne comme un groupe de jazz, mais les thèmes composés par Antoine Péran descendent plus sûrement du folk européen. Cette musique est imprégnée de la nature bretonne, plus précisément des randonnées d’Antoine Péran dans les Monts d’Arrée. On y entend les pieds sur les chemins humides, le vent en souffle continu soulevé de bourrasques ou la brume lourde percée d’envols précipités. Cependant c’est une musique aussi électrique qu’acoustique et si le groupe sonne jazz, c’est aussi parce qu’il laisse les solistes s’exprimer largement. D’un côté, la flûte traversière en bois d’Antoine Péran et la contrebasse de Jonathan Caserta (qui joue aussi avec The Wacky Jugs), de l’autre la guitare électrique d’Antoine Lahay (il accompagne Denez Prigent, Sylvain Barou, Moonlight Benjamin…) et le Fender Rhodes de Faustine Audebert (Faest, Kaolila, Andrée…). Antoine Péran raconte : « Au début, il y a eu un disque imaginé pendant les confinements, en solo avec des musiciens invités. Trois d’entre eux ont constitué ce quartet pour continuer de façon collective. Plus ça va, plus on y met de l’improvisation. » Antoine Péran vient de la musique bretonne et écoute aussi beaucoup de jazz : « J’aime travailler de façon chromatique ce qui ne se fait pas souvent avec la flûte en bois. Il n’y a pas de volonté de faire de la musique bretonne traditionnelle, mais cela fait partie de moi ». Grandi dans le pays de Rennes, il a d’abord joué la musique de la Haute-Bretagne et est arrivé dans le Finistère il y a dix ans. Hormis un passage au conservatoire de Brest pour le jazz et des stages, il s’est formé en autodidacte. Il a participé à la Kreiz Breizh Akademi n°6 et a commencé la création en duo avec l’accordéoniste Timothée Le Net. Aubes nébuleuses est accompagné par les Musiques têtues.