Exposition Transformations silencieuses, au Huelgoat, jusqu'au 4 septembre
Comment laisser le végétal et l’animal parler dans des aquarelles, dessins et sculptures ? A rebours du regard scientifique de Coralie Cornou qui est invitée en résidence à Callac par La Fourmi-e (lire par ailleurs sur drubretagne.bzh), Sylvain Le Corre se plait à contempler les excroissances, les germes protubérants… Et il rêve. Quelques tiges jaillissant d’un tronc nu lui font penser aux flèches perçant Saint-Sébastien. Ce n’est pas qu’il montre des plantes martyrisées. Au contraire, sous les mains de Sylvain Le Corre, les plantes jouent leur rébellion aux codes esthétiques humains. Il fait germer des volumes minéraux, explore des boursouflures de champignons sur des branches, couvre de moisissures un corps humain. Le trait est précis, économe, le plus souvent en noir et blanc, et cette sobriété contribue à l’efficacité du propos : ce qu’on montre n’est toujours qu’un détail. Cette exposition à l’espace d’art contemporain Méandres présente, dans une autre aile, le jardin-laboratoire du duo Julie Bonnaud & Fabien Leplae, sous le titre commun Les Transformations silencieuses. Difficile cependant de parler des deux dans le même article, car le lien entre les deux approches ne se voit pas, si ce n’est par l’intérêt pour le végétal, sujet de préoccupation prépondérant chez les artistes actuels. Diplômé de l’ESAAB Lorient, Sylvain le Corre vit à Lorient. Né en 1988, il travaille souvent en duo avec Nicolas Desverronières ou avec le collectif lorientais Multi-Pistes.